Traquée de toute part, la Résistance n'a pas de domicile fixe. Pas de visage non plus, hormis ceux qu'utilise l'occupant pour dénoncer « l'armée du crime ». Elle s'exprime principalement dans l'espace public par les signes tracés sur les murs, par des mains anonymes et par les journaux clandestins glissés dans les boîtes aux lettres ou lancés à la volée, mais souvent saisis avant d'avoir pu être diffusés. Quand s'affirme la résistance armée, les enterrements d'Allemands ou de collaborateurs abattus et les hommages qui leur sont rendus lui donnent une visibilité indirecte. Aujourd'hui, les plaques apposées après la Libération en hommage aux résistants tombés constituent la seule trace matérielle de l'action résistante.