Les expositions
Trois expositions organisées à Paris entre l'automne 1940 et l'été 1942 s'attachent à stigmatiser « l'anti-France » pour mieux rallier l'opinion à la politique d'exclusion et de répression dont elles sont une des composantes. L'exposition La Franc-maçonnerie dévoilée s'ouvre au Petit Palais dès octobre 1940. Elle est suivie par Le Juif et la France (septembre 1941-janvier 1942), au palais Berlitz puis par Le bolchevisme contre l'Europe, salle Wagram (8 mars-juillet 1942).
Ces expositions, organisées à l'instigation et avec le soutien financier de l'occupant et, s'agissant de la dernière, de la Hongrie, la Roumanie, la Finlande, l'Espagne et le Portugal, sont mises en œuvre par d'éminents responsables du Parti populaire français (Jacques de Lesdain, Jean Marquès-Rivière, Maurice Yvan Sicard…) appuyés, ici, sur l'Institut d'études des questions juives et, là, sur le Comité antibolchévique présidé par Paul Chack. La première est co-financée par Vichy. Cela vaut également pour la troisième, placée sous le haut patronage du secrétariat à l'Information.
L'exposition antimaçonnique consiste en une reconstitution des temples et ateliers des diverses obédiences interdites par Vichy en vertu d'une loi sur les sociétés secrètes d'août 1940. Elle recourt à une scénographie qui se veut sulfureuse mais frise le Grand Guignol. En revanche, les deux autres mobilisent des graphistes et scénographes de renom, se donnent une allure de scientificité et recourent à une mise en scène innovante qui utilise à grande échelle photomontages et dioramas. L'une et l'autre s'accompagnent de projections cinématographiques.