Présence allemande

Le 10 juin 1940, les Parisiens apprennent que le gouvernement a quitté la capitale, déclarée « ville ouverte » le 13 et occupée le 14. Dès lors, la présence allemande est visible, palpable  : défilés quotidiens sur les Champs-Élysées, concerts, presse en langue allemande dans les kiosques, promenades des soldats, restaurants de luxe investis par les hauts gradés, multiples achats grâce au change favorable fixé par l'occupant (1 Reichsmark vaut désormais 20 francs au lieu de 12 francs avant-guerre). Les drapeaux à croix gammée se dressent sur les principaux édifices tandis qu'une nouvelle signalisation en allemand investit les rues de la capitale, officiellement mise à l'heure de Berlin. Au lendemain de la signature de l'armistice du 22 juin, Hitler en personne, avec quelques dignitaires nazis, fait une visite-éclair à Paris. Affiches et haut-parleurs distillent bientôt de la musique et des conseils rassurants aux Parisiens tandis que les occupants, sous leurs faux-airs « corrects », s'emparent des richesses de la ville et perquisitionnent, entre autres lieux, au domicile de Daladier, de Mandel, de Reynaud et de Jouhaux. L'offensive de charme se double d'une détermination à appliquer la loi du plus fort.

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