Répressions

Capitale allemande de la France et chef-lieu judiciaire du régime de Vichy, Paris est un haut lieu de la répression. Pourtant celle-ci s'affiche peu. Ni l'occupant ni les autorités de Vichy ne souhaitent lui donner une publicité qui risquerait d'informer la population sur la réalité du régime et sur l'importance de la Résistance. Les internements, les exécutions ou les tortures ne donnent pas lieu à des spectacles publics. Les déportations sont tenues secrètes. Seule une petite minorité des exécutions sont rendues publiques par le biais d'« avis » en forme d'affichettes.
Les prisons et les camps d'internement sont pourtant bondés. Non seulement la population carcérale ordinaire double de volume en raison de l'accentuation de la répression pénale générale, mais les nazis réduisent encore la place disponible par détenu en réquisitionnant une part des prisons françaises. Ils y ouvrent des « quartiers allemands ».
À Paris, les « Sections spéciales » et les « Cours martiales » de Vichy décident l'exécution d'une quarantaine de condamnés à mort.
La répression allemande est sans commune mesure avec celle de Vichy. Les accords Oberg-Bousquet de 1942 et 1943 impliquent directement la police française dans cette répression.
Sur la durée de l'Occupation, plus de 800 détenus condamnés par la Justice militaire allemande du « Gross-Paris » et près de 400 otages sont exécutés, la plupart au Mont-Valérien. S'ajoutent à ces fusillés ceux qui sont morts sous la torture. Jean Moulin reste quinze jours dans une cellule de la « villa Boemelburg », à Neuilly, avant de mourir durant son transfert en Allemagne.
Mais aussi, Paris est la capitale de la déportation vers les prisons du Reich, les camps de concentration et d'extermination. Plus de 120 00 déportés sont partis par les gares de l'Est ou du Nord, ou par celles de Pantin, Compiègne ou du Bourget-Drancy : 71 000 adultes et enfants juifs, près de 50 000 résistants et autres internés. Les habitants de la Seine composent la moitié des convois vers Auschwitz, Sobibor ou Treblinka et environ le cinquième des transports vers Buchenwald, Neuengamme, Dachau, Mauthausen, Sachsenhausen, Natzweiler ou Ravensbrück.

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