Le Paris des collaborations
Capitale de la France allemande, Paris a perdu les lieux symboliques de la légitimité nationale. Le Palais de l'Élysée est fermé, la Chambre des députés est occupée par l'administration militaire allemande (MBF) et par la Kommandantur du Gross-Paris, et le Sénat, au Palais du Luxembourg, sert de quartier général à la Luftwaffe.
Autour du pouvoir national-socialiste gravite un nouveau « Tout-Paris », société composite formée de Français de conviction nazie, d'opportunistes et d'hommes de main parfois libérés des prisons de la République par l'occupant. Des groupes et des partis rémunérés par les Allemands ont pignon sur rue, comme le Parti populaire français de Doriot ou le Rassemblement national populaire de Déat. Ils s'appellent eux-mêmes les collaborationnistes.
Le gouvernement siégeant à Vichy, il lui faut ouvrir une ambassade à Paris. C'est le rôle de la Délégation générale du Gouvernement français dans les Territoires occupés (DGTO), qui occupe le ministère de l'Intérieur, place Beauvau. Ceux des ministères qui n'ont pas été réquisitionnés par l'occupant conservent leurs locaux et les ministres font la navette entre Vichy et Paris.
Le ministère de l'Information finance une partie de la propagande. À regarder ses affiches, la souveraineté du gouvernement de Vichy semble réduite à l'action familiale et sociale. Les moyens de la Propaganda Abteilung sont autrement plus amples. Ils assurent le financement de campagnes d'affiches mais aussi d'expositions imposantes, conçues dans l'esprit et le style nazis.