La guerre continue
Le gouvernement français a signé un armistice avec les Allemands (22 juin 1940) et un autre avec les Italiens (24 juin 1940), mais la guerre continue. Le territoire français sert de base avancée aux Allemands pour tenter de conquérir l'Angleterre. Il leur sert aussi d'arme économique dans la guerre qui se prolonge. La France est devenue un réservoir de produits agricoles et industriels. L'occupant s'en empare presque gratuitement par l'intermédiaire des réquisitions, du « clearing » et des 400 millions de francs de « frais d'occupation » que le gouvernement français doit lui payer chaque jour.
L'invasion de l'URSS par l'Allemagne aggrave les prélèvements : de matériels, ils deviennent aussi humains. A partir de 1942-1943, les jeunes hommes des pays occupés sont requis pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne.
Le nombre de volontaires partis travailler en Allemagne au titre de la Relève (juin 1942) est loin de correspondre au niveau des exigences allemandes. Le 4 septembre, le gouvernement de Vichy décrète que les Français de 18 à 50 ans et les Françaises de 21 à 35 ans « peuvent être assujettis à effectuer tous travaux que le gouvernement jugera utiles dans l'intérêt supérieur de la nation », sans préciser que ce travail pourra être effectué hors de France. Vichy reprend en fait à son compte la politique édictée pour l'ensemble des pays occupés par Sauckel, à la tête des services de main-d'œuvre du Reich. Un recensement de la main-d'œuvre est organisé.
En janvier 1943, Sauckel exige 250 000 travailleurs. Un mois plus tard, Laval signe une loi créant le Service du travail obligatoire (STO) mobilisant pour deux ans les classes 40-41-42. Dans les entreprises, les désignations sont faites d'office. Les documents présentés concernent un ouvrier requis pour travailler aux usines Siemens. Ils attestent l'encadrement administratif entourant la procédure tant en France qu'en Allemagne. A l'occasion d'une permission, Gustave Le Gall ne rejoint pas son poste. Devenu réfractaire, il rejoint un maquis.