Bombardements

La Commission allemande d'armistice, siégeant à Wiesbaden, a dressé la liste des matériels dont elle ordonne la fabrication : véhicules divers, produits chimiques, matériel de transmission, machines-outils, matériel d'armement, munitions. Les représentants du gouvernement français objectent, en vain, le risque de provoquer des bombardements alliés sur la capitale. Le premier bombardement de la RAF touchant la région parisienne vise les usines Renault, en mars 1942. Quelques mois plus tard, l'US Air Force se joint aux attaques aériennes. Le pilonnage, qui ne peut être précis compte tenu des moyens de l'époque, s'intensifie en 1943 et surtout en 1944. 80 % du tonnage total est tombé durant cette année.
Dans le département de la Seine, le raid le plus meurtrier est celui qui vise en avril 1944 la gare de La Chapelle. On recense 670 morts.
La commune de Boulogne-Billancourt compte aussi des centaines de victimes : les usines Renault, qui ont réparé du matériel de guerre pour l'armée allemande, sont bombardées trois fois. Le premier raid sur Renault cause la mort de près de 400 personnes.
La presse autorisée s'empare de ces événements. La propagande nazie en langue française dénonce « les gangsters anglo-américains » et leurs « pilotes nègres », et attribue aux juifs la responsabilité des bombardements. Les Parisiens restent insensibles à cet imaginaire. Ils saluent les avions alliés, applaudissent à leur passage et déplore les morts. « C'est la guerre », disent-ils. Nœud de communications, Paris est aussi la capitale clandestine des filières d'évasion des pilotes tombés au sol. Les hébergeurs clandestins se comptent par milliers. Ils promènent leurs « garçons » dans la ville.