Arrestations, exécutions, torture
Pierre Grelot, lycéen de Buffon, arrêté en juin 1942, après la manifestation du 16 avril 1942 pour la libération du professeur Burgard (fondateur de Valmy), condamné à mort le 15 octobre 1942, décrit dans une lettre à sa mère, le 8 février 1943, ses conditions de détention à Fresnes. Il a vingt ans :
« Je voudrais maintenant te dire, maman chérie, ce qu'a été ma vie depuis le 30 juin. Je suis seul dans une cellule sans soleil, comme la plupart des autres camarades de souffrances et de combat, mourant de faim, sale, à peine à manger, pas de promenade, pas de lecture, souffrant de froid, et depuis le 7 juillet, je porte nuit et jour les menottes derrière le dos. Je serais un bien mauvais Français, si je n'avais pu trouver le moyen de les ôter. Le seul réconfort à tous ces supplices (j'oubliais les coups de nerfs de bœuf que j'ai reçus à la Gestapo), c'est la certitude de la victoire (car, bien qu'au secret, on réussit à avoir quelques nouvelles) et l'héroïsme des camarades qui partent à la mort en chantant. La France peut être fière d'avoir de tels enfants. […] J'ai été jugé avec mes camarades le 15 octobre. Cela n'a été qu'une comédie. Nous savions à l'avance quel serait le verdict puisque, pour rien, on condamne à mort »